Razzia sur la chnouf dans l’Atlantique Nord pour quatre gars qui, visiblement, n’avaient pas les épaules pour écouler 40 kg de C. Normal pour des marins pêcheurs. Mais à vouloir essayer d’appartenir à la french connection, ils vont se brûler. Gaël Séjourné nous livre un récit peu académique au scénario bien rythmé et qui ne se termine pas bien. Un vent de fraîcheur.

L’histoire : quatre marins pêcheurs remontent de l’océan une découverte improbable : des ballots de cocaïne pour un total de 40 kg. Les quatre copains font un pacte et décident, de retour à terre, de ne pas révéler la nature de leur trouvaille. Sauf que tous n’arriveront pas à tenir leur langue. Et ce qui s’apparentait à une mine d’or potentielle s’avère être un sacré et dangereux boulet.

Mon avis : c’est extrêmement fluide comme récit. Il se lit très vite et on a une bonne sensation de satiété à la fin. Avec un scénario bien bâti mais sans prétention aucune. Une bonne histoire, bien narrée. Avec un miroir aux alouettes que le groupe de potes ne parviendra pas à gérer. Sans happy end, ce qui fait aussi du bien quand on compare au monceau de BD qui sortent chaque semaine avec un dégoulinant miel de bonnes intentions et de fins heureuses. Là, au début tout va bien et à la fin, c’est noir et triste.

Et puis, on s’identifie à ce récit. En lisant, on se pose tous la question de savoir ce que l’on aurait fait à la place de Paul, Laurent, Jordan ou Théo. Empêtrés dans nos vies pas toujours drôles et pas toujours faciles, avec de l’argent à portée ou presque de main. Si j’étais en 17 à Leidenstadt… Vous n’échapperez pas à cette séance d’autogégène.

On le redit mais c’est la qualité principale de l’ouvrage, c’est une bande dessinée très sympa avec des personnages bien établis. Avec des caractères différents et, parfois, antagonistes, ce qui fait le sel de l’histoire. Tout comme le sens de l’humour affiché par plusieurs personnages.

On a pris du plaisir et on est sûr que vous en prendrez aussi.

En accompagnement : Coke en stock, évidemment mais pas pour les mêmes raisons

Autour de la BD : Gaël Séjourné était au four et au moulin sur ce coup. Dessinateur de talent qui a su faire évoluer son style au gré de ses rencontres, il a été remarqué, notamment, dans Tatanka ou A la vie à la mort. Son dessin réaliste amène une clarté supplémentaire à son intrigue.

Les + : le rythme du récit, le scénario inspiré de faits réels, le dessin

Les – : un détail à la fin quand Louis nous livre, en forme de voix-off, les clés de l’intrigue, on ne sait pas forcément d’où il nous parle et quelle est sa situation. Un très petit moins, cependant

Écrit et dessiné par Gaël Séjourné
Édité par Delcourt

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