Bon, les amis, l’humanité est bien mal barrée. La faute à un phénomène électromagnétique qui s’abat sur notre planète. Si bien qu’une certaine frange des hommes peut sonder les pensées des autres. Pire certains même développent des dons de télékinésie et d’envoi de boules de feu… L’enfer et le totalitarisme sont en route. Sauf que de bons citoyens yankees vont remettre le monde à l’endroit. Ouf !
L’histoire : une énorme éruption solaire provoque, sur Terre, un black-out total de 29 minutes. L’humanité entière est touchée par cette avalanche électromagnétique si bien que 10 % se découvrent alors des dons prononcés de télépathie après ça. S’en suit un chaos presque total aux Etats-Unis où la société s’effondre en quelques heures. En filigrane, un policier lâché par sa hiérarchie mène le combat du bien contre un taulard et les siens.
Mon avis : le rythme est haletant, l’action incessante et le dessin sait se placer à la bonne hauteur pour étayer encore plus le récit. De la science-fiction pure matinée d’anticipation, c’est très dans l’air du temps et, pour tout écrire, cela marche parfaitement. La montée en puissance pour installer l’intrigue est bien foutue avec un suivi en parallèle des quatre acteurs majeurs de l’histoire. En fait, c’est très ricain et ça marche bien.
Mais c’est également trop ricain. Avec un côté manichéiste et binaire, y’a clairement les gentils flics et les méchants voyous. Des condés tentés par la rébellion mais qui restent finalement fidèles au parti de l’ordre. Et des malfrats qui défendent une cause qui les dépassent mais qui sont toujours et encore du mauvais côté de la société. Et puis, le happy end comme absolu point cardinal d’une narration, c’est un peu comme les frites avec la friture de carpes, c’est de trop. Exemple, le policier sauveur de l’humanité, saqué par ses patrons cet dégradé pour avoir supposément tapé dans la caisse, retrouve le vrai coupable dans les dernières bulles. Comme par magie.
Il y a à boire et à manger dans ce récit. On n’a plus soif à la fin mais on a encore un petit peu faim. Choisissez votre camp camarades…
En accompagnement : Spartacus de Stanley Kubrick où comment une petite bande de bannis a fait trembler le plus grand Empire antique.
Autour de la BD : deux papas du monde des comics, J. Michael Straczynski au stylo et Steve Epting au crayon, font alliance pour livrer cet ouvrage. Spiderman, Thor ou Midnight nation pour l’un et Captain America ou Winter soldier pour l’autre sont à leur palmarès.
Les + : le trait agressif de Steve Epting, la mise en place du scénario, l’intrigue.
Les – : certaines facilités scénaristiques.
- Écrit par J. Michael Straczynski
- Dessiné par Steve Epting
- Édité par Delcourt
- Prix : 16,95 €