Le regard invisible – T.1. La marque des souvenirs

Ce n’est pas encore Les Rivières pourpres mais rien n’empêche de penser que ce ne pourrait pas le devenir… La montagne, ça vous gagne. De temps en temps, cela peut aussi vous faire perdre énormément. C’est ce que sont en train de comprendre ces cinq potes qui ont vécu une expérience traumatisante tout là-haut il y a quelques années. Les voilà rattrapés par un drôle de facteur. L’heure est peut-être venue de payer la facture.

L’histoire : une étrange enveloppe est envoyée à quatre copains. A l’intérieur, des croquis qui rappellent, à la petite bande, une escapade mystérieuse dans les Alpes il y a sept ans. Le cinquième élément, dessinateur de son état, est en vadrouille. Ses quatre camarades décident alors de le rechercher pour débusquer le corbeau. Sauf qu’a priori, ce n’est pas lui. Qui peut donc avoir envie de révéler ce qu’il s’était vraiment passé tout en haut de la montagne ?

Mon avis : ce premier opus remplit parfaitement son rôle. Pas à pas, on rentre dans ce huis-clos qui s’était déroulé il y a quelques années alors que deux amis et trois de leurs copines avaient effectué une randonnée qui les avait contraints à rester deux jours entiers dans un chalet d’alpage faute de pouvoir redescendre à la station pendant la tempête. On ne sait pas grand-chose sur cette période. Simplement, que ça ne correspond pas franchement à ce qu’en retiennent les participants des années après. Quelqu’une, en tout cas on le suppose même si son identité est volontairement cachée par les auteurs, semble vouloir raviver les cendres de cet épisode. Au point de contacter le petit ami de l’une d’elles pour lui raconter toute sa vérité. Ce tome se termine à point nommé sur la rencontre entre les deux protagonistes.

Le scénario est construit et pesé. On en sait juste assez pour titiller notre curiosité et pas trop pour ne pas avoir envie de lire la suite. Pour l’instant, tout se tient et la tension va crescendo. Vivement la suite.

Bémol, à mon sens, le style d’Elisa Ferrari que je goûte peu. Un trait enfantin et peu précis avec des voitures, par exemple, loin d’être reproduites de façon réaliste. Cela ne dessert pas le scénario mais le rend peut-être un peu moins fort.

En accompagnement : un spritz Ugo avec une planche de fine charcuterie sur la terrasse de La Tradision, un endroit très sympa à deux doigts des arènes de Vérone.

Autour de la BD : Gwenaël est un illustrateur qui s’essaie au scénario en compagnie de Serge Carrère également aux manettes de Léo Loden. Elisa Ferrari est une illustratrice et dessinatrice véronèse qui a une longue carrière derrière elle.

Les + : le temps pris pour poser le scénario, la capacité d’intriguer sans trop en dire

Les moins : le dessin “manguesque”

  • Scénario : Gwenaël et Serge Carrère
  • Dessin : Elisa Ferrari
  • Éditeur : Soleil
  • Prix : 14,95 €

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