Nouvelle leçon d’Histoire pour la tête blonde gauloise qui va se frotter à son meilleur ennemi pour assurer la gloire de César. Alix se confronte à la mythologie grecque et à ses vieux souvenirs pour une aventure bien charpentée mais peut-être un brin trop conventionnelle.

L’histoire : direction la Grèce pour Alix, toujours au service du grand Jules en plein guerre civile face à Pompée. Les deux consuls craignent avant tout un soulèvement des peuplades grecques qui viendrait désorganiser leur dure lutte. Caïus Julius charge donc le héros gaulois de mener l’enquête car une de ses vieilles connaissances est en passe d’unir les Héllènes et leurs camarades dans le combat contre l’impérialisme romain.

Mon avis : c’est un nouveau bon cru que ce 42e rendez-vous de l’Intrépide. Pour ses 75 ans d’existence, notre héros est à nouveau servi par un scénario bien charpenté. Dense, comme souvent, légèrement inattendu, comme parfois, et perclus de références, comme toujours. Déjà, retrouve-t-on le meilleur ennemi d’Alix, le Olrik de Blake et Mortimer, en la personne du Grec Arbacès, aussi sanguinaire que persuadé d’un destin unique. Sa dualité avec Alix est poussée à fond et sert l’intrigue.

Ensuite, les clins d’œil aux épisodes originaux (Le dernier spartiate, Les Helvètes, Le démon du Pharos, L’or de Saturne…) permettent de retrouver des personnages qui ont accompagné pendant un temps Enak et sa troupe. Cet album s’inscrit dans la grande trame tracée par Jacques Martin. Et, le combo histoire réelle et fiction fonctionne à plein. On en apprend toujours un peu plus quand on apprécie l’univers d’Alix sur le contexte historique. Ce qui est toujours un plus

Les nouveaux auteurs confirment aussi qu’Alix et Enak ne sont pas asexués et sèment le trouble dans la gent féminine.

De trouble, en revanche, il n’y en a pas à affirmer que les fanas du blondinet en auront pour leur argent avec ce bouclier d’Achille et c’est une bonne occasion pour les néophytes de pour rejoindre la communauté. On est dans un classicisme épuré, du pur Alix. C’est peut-être la seule limite pour ceux qui attendent davantage de liberté et de digressions.

En accompagnement : Alix l’intrépide pour retrouver trace de la rencontre entre Alix et Arbacès.

Autour de la BD : Marc Jailloux maîtrise parfaitement l’univers de Jacques Martin, c’est son plus fidèle continuateur puisqu’il est aux manettes de la série depuis le numéro 32. Roger Seiter est un scénariste complet à la liste d’œuvres déjà bien remplie. On retiendra notamment le bien senti HMS déjà chez Casterman.

Les + : l’inscription du scénario dans la droite lignée originelle, les références aux précédents tomes

Les – : l’ultra-classicisme

  • Scénario : Roger Seiter
  • Dessin : Marc Jailloux
  • Couleurs : Florence Fantini
  • Édition : Casterman
  • Prix : 12, €

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