Faute de temps suffisant et dans un univers de la BD qui semble infini, voici, sur le pouce, les critiques de quelques ouvrages récemment proposés à vous yeux experts.
Jeremiah Johnson – Chapitre IV
La vengeance infinie de Jeremiah Johnson, amputé de sa femme enceinte par des Indiens Crows, n’en finit pas en cette milieu de XIXe siècle. Là, 20 années ont passé et le trappeur, avec un groupe de rednecks vient prêter main forte aux colons au bord de la rivière Missouri, lieu de révolte des Sioux. S’en suit une longue errance, tantôt avec, tantôt contre des tribus indiennes et des morts, beaucoup de morts dans cette conquête de l’Ouest. Ce long voyage dans la tristesse et la fureur peut-il changer notre héros ? Pas impossible.
L’histoire vraie d’un héros de l’imaginaire collectif américain se déroule dans ce quatrième opus. La série en comptera encore un pour clore le chapitre de la vie incroyable mais réelle de celui qu’on surnommait le mangeur de foie. C’est du brutal mais ça raconte une époque.
- Scénario : Fred Duval et Jean-Pierre Pécau
- Dessin : Jack Jadson
- Couleur : Nuria Sayago
- Éditeur : Soleil
- Prix : 15,50 €
Karolus Magnus, l’empereur des barbares – T. II. La trahison de Brunhilde
Charlemagne tente toujours de se constituer un empire aux frontières toujours meubles et évolutives. En Espagne, il noue des alliances pour soumettre certains adeptes du prophète Mahomet. Marwan et Brunhilde, ses deux plus proches conseillers, le lâchent en plein milieu du siège de Saragosse. Karolus Magnus n’a rien vu venir. Moins loin, en Vasconie, Artza fait tout pour remonter sur le trône qui lui est dû. La confrérie de l’ours l’aide en ce sens.
Deuxième rendez-vous avec le petit-fils de Charles Martel pour un récit aussi sanguinaire qu’enlevé. Avec une sculpturale Brunhilde aussi sournoise que séduisante. Une aventure romancée de la grande Histoire.
- Scénario : Jean-Claude Bartoll
- Dessin : Eon
- Couleur : Simona Rossi et Eon
- Éditeur : Soleil
- Prix : 14,95 €
La souris du futur
Une base solide : quatre grands classiques du court-métrage d’animation avec Mickey, Donald et Dingo et des jeunes auteurs qui ripolinent le tout en projetant les héros dans le futur. Le combo donne un objet hétéroclite, une BD iconoclaste qui s’appuie sur quatre aventures qui ont déjà fait leur preuve Lonesome ghosts, Trailer horn, Mr. Mouse takes a trip et Mickey’s fire brigade. Probable que vous ne reconnaîtrez pas les originaux mais ce n’est de toute façon pas le but. Des libertés sont prises et c’est tant mieux.
Un vrai coup de jeune pour les 100 ans de Disney avec un collectif d’auteurs qui ont su prendre de la marge et redonner du souffle à ces intrigues.
- Scénarios : Francesco Artibani, Valentina Camerini, Alberto Savini, Carlo Panaro
- Dessin : Giovanni Rigano, Ivan Bigarella, Giada Perissinotto, Donald Soffriti
- Couleur : Gloria Marino, Licinia Tozzi
- Éditeur : Dargaud
- Prix : 19,50 €
Durango La jeunesse – T.2. De feu et de sang
Comme ça marche bien pour de glorieux anciens (Alix, Blueberry…), il est de temps de se pencher sur la jeunesse de Durango. Plutôt son adolescence en fait. Il est devenu le chaperon de mademoiselle Anna Warren, la fille du plus gros propriétaire de ranch de la région et républicain. Les deux se retrouvent coincés en plein milieu de la guerre des éleveurs qui sourd avec la famille sudiste Belwins et ces damnés éleveurs de moutons métis, les Wesburry. Pire, Durango se fait séduire par Liz, la petit soeur Warren sans que son père ne le sache…
Retournements d’alliances, perfidies, mensonges, intrigues et coups de feu rythment ce deuxième épisode de la série qui en comprendra trois. C’est toujours opportun d’inventer après ce qu’il se passe avant et cela permet de complexifier un tantinet les personnages. La recette fonctionne.
- Scénario : Yves Swolfs
- Dessin : Roman Surzhenko
- Éditeur : Soleil
- Prix : 12 €
Warbirds – B-25 Mitchell – Tonnerre sur Tokyo
Pearl Harbor est encore dans toutes les têtes US. Touchés en leur sein, les États-Unis vont rivaliser d’audace et de roublardise pour aller frapper au cœur de l’empire japonais. Ce dernier est souverain car son ennemi ne possède pas de bases suffisamment proches pour que les bombardiers puissent se venger. Le lieutenant-colonel Doolittle est chargé de palier ce problème. D’où l’utilisation de porte-avions Hornett et de B-25 Mitchell amélioré qui n’auront plus besoin que de 150 m pour décoller au lieu des 700 habituels. Une ingénierie révolutionnaire qui signifiat “America is back”. Facilement compréhensible en japonais.
La série des warbirds remporte un franc succès. Après le Stuka allemand et le Polokarpov russe, place à l’Air force et à l’un de ses coucous les plus redoutés. On en apprend davantage sur le fameux raid Doolittle de 18 avril 1942 et sur le héros motorisé de l’assaut. L’un n’allant pas sans l’autre, c’est toujours aussi savoureux.
- Scénario : Richard D. Nolane
- Dessinateurs : Maza et Vladimir Aleksic
- Éditeur : Soleil
- Prix : 15,50 €
