Redgun – T.1 : la voie du sang

Entre Lucky Luke et le lieutenant Blueberry, Terence Nichols trace son chemin tortueux dans les pas du général Dodge. A la recherches des “wanted” d’abord puis d’un meurtrier en série ensuite. Avec un accessoire remarqué et remarquable, un flingue à la crosse rouge. Rouge comme le sang que cet ancien militaire tente de ne pas faire couler dans une enquête aussi compliquée que violente pour nous livrer un premier volet ultra-prometteur.

L’histoire : on n’est pas à OK Corral mais ça rifle dur sur le chantier du trascontinental en cette toute fin de XIXe siècle. Principales victimes, des femmes de petite vertu retrouvées horriblement mutilées aux abords de la plus grande construction ferroviaire ricaine. On n’est pas loin du serial killer des plaines qui vont vers l’Ouest. Une seule solution pour remettre de l’ordre et ne pas gâcher le business plan, faire appel à un ancien major de la guerre de Sécession, Terence Nichols, alias Red gun, une gâchette facile mais, aussi et surtout, un redoutable enquêteur.

Mon avis : attention sables mouvants à la frontière entre polar et western. Ce récit emprunte aux deux genres leurs codes et leurs teintes. Difficile de pencher plutôt d’un côté que de l’autre car l’équilibre est le maître mot de ce début de série où chaque tome aura sa propre fin mais s’inscrira dans une histoire plus globale, qui permettra, selon la maison d’édition, d’avancer sur le chantier du transcontinental et progresser dans la connaissance du héros.

Pour cet acte fondateur, on apprend que le major Nichols, depuis la fin de la guerre civile, gagnait sa vie à prendre celles des autres en tant que chasseur de primes ; qu’il souffre de ce que l’on nomme trouble de stress post-traumatique et qu’il se scarifie la peau pour supporter ce qu’il a vécu. Bref, un sujet qui mérite le détour et beaucoup plus complexe que nombre de détectives de la littérature et de la bande dessinée. Autre constat, mais là, plus attendu, sa gueule d’ange fait des ravages dans la gent féminine. Avec un côté Mike S. Blueberry plutôt prononcé. Et un sens de la Justice beaucoup plus développé que chien de garde de l’Union Pacific, Casement, qui professe qu’une bonne balle vaut mieux qu’un mauvais procès.

Personnage principal complexe, donc, et scénario qui verse également dans le genre. L’intrigue et le suspense se sont donné rendez-vous pour un récit alambiqué mais en bien. Le coupable sévit bien caché jusqu’aux dernières pages de l’opus. Et, bien malin celui capable de lever le lièvre avant qu’il ne sorte du terrier. Et comme le tout est servi par une grande dessinatrice, il n’y a pas grand-chose à jeter de ce premier rendez-vous.

En accompagnement : Des rails sur la prairie avec ce cher Lucky Luke.

Autour de la BD : scénariste de BD et de cinéma, Jean-Charles Gaudin affiche plus d’une trentaine de bandes dessinées à son compteur. Habitué du fantastique, il s’offre de temps en temps des virées dans les siècles passés. Sa comparse, Giulia Francesca Massaglia, est sortie major de l’Académie internationale de la bande dessinée de Turin et livre de véritables promesses avec ce Red gun.

Les + : la construction du héros, le suspense,

Les – : je n’en ai pas trouvé

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