Ein reich, ein volk, ein führer. Bon tout ça est bientôt fini. Dans 100 jours exactement. D’habitude, on mesure les réussites d’un homme politique au bout des trois premiers mois, là, on a droit à la même période et à une sacrée déconfiture à la fin de vie d’Adolf Hitler. Avec un rythme haletant, découvrez ou reviver comment celui qui a ensanglanté l’Europe et fait peser le joug nazi s’est isolé de tous pour l’exercice du pouvoir et pour caner.

L’histoire : 15 janvier 1945 – 30 avril 1945. Du départ des Ardennes au fürherbunker, voici l’odyssée des 100 derniers jours du dictateur nazi. Jour par jour, la bande dessinée nous narre la descente aux enfers de celui qui voulait installer un reich millénaire.

Mon avis : un jour, une page. C’est le principe suivi par les auteurs pour adapter le livre de Jean Lopez sur la fin annoncée de celui qui a terrorisé l’Europe pendant 12 très longues et meurtrières années. Par le fait, cela donne un rythme endiablé à la lecture de cette BD. Un jour en appelle un autre et on a très envie de tourner ou de passer à la pager suivante, on dévore littéralement ce long récit. En revanche, et c’est l’avers de la médaille, il faut se remettre dedans à chaque page, vu que ce n’est pas forcément le destin d’Hitler qui est conté à chaque fois. Ses lieutenants, Goebbels, Himmler, Guderian…, participent forcément à ces 100 jours et ce qui était un avantage ci-dessus, devient un inconvénient.

Cela n’enlève que peu de force à cette bande dessinée qui n’en manque pas. A commencer par la dimension psychologique du fürher. Son obstination, son jusque-boutisme, ses pathologies mentales, sentiment de persécution, hallucinations, schizophrénie, sont parfaitement si ce n’est décrits du moins suggérés, tout comme la dérive de ces affections. L’isolement, lui aussi, de plus en plus prégnant d’Hitler, témoigne, en creux, de la profonde peur qu’il inoculait à ses plus proches partisans. Ne surtout pas le contredire sous peine d’y passer rapidement. Ce qui explique pourquoi l’Allemagne a été en grande partie détruite. Personne n’a été capable de l’influencer suffisamment pour aller vers un armistice.

Ce récit a une vertu pédagogique sur une période de l’Histoire, qui, si elle s’éloigne, n’en reste pas moins capitale dans la compréhension du XXe siècle en Europe et plus généralement dans le monde. Ne pas hésiter à faire tourner.

En accompagnement : le film La fin d’Hitler de Georgh Wilhelm Pabst de 1954. Il ne concerne que les dix derniers jours du dictateur mais il est aussi instructif.

Autour de la BD : au scénario, on retrouve l’habituel Jean-Pierre Pécau qui a produit des pelletées de récits liés à l’Histoire. C’est son domaine de prédilection et il le maîtrise parfaitement pour avoir été professeur de cette matière avant d’épouser la carrière de scénariste. Il travaille à nouveau avec le duo de dessinateurs Filip Andronik et Senad Mavric, comme de lors de l’excellente série Machines de guerre.

Les + : le côté historique, la mise en scène psychologique d’Hitler

Le – : l’obligation de se resituer à chaque page.

  • Scénario : Jean-Pierre Pécau
  • Dessin : Filip Andronik et Senad Mavric
  • Editeur : Delcourt
  • Prix : 26,99 €

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